La mode des t-shirts féministes

La mode des t-shirts féministes

Mesdames, si vous avez un message à faire passer, portez-le sur vos t-shirts ! C’est une tendance qui s’affirme de plus en plus. Revendicatif, coquin, féministe, écologique ou sensuel, tout peut être déclamé de cette façon.

Les origines de cette mode

En fait, cette mode n’est pas si nouvelle que ça. Dès les années 60, on voit apparaître des slogans notamment à Londres où la célèbre marque Mr. Freedom s’amuse à faire parler les personnages de Disney. Le plein boom a lieu dans les années 80 grâce à la styliste britannique Katharine Hamnett qui n’a pas hésité à se présenter devant la reine avec un t-shirt blanc revendiquant l’anti-nucléaire.

Conscients que ces annotations pouvaient rallier des gens à une même cause, les stylistes ont profité de ce créneau pour se « déchainer » principalement aux Etats-Unis, depuis l’arrivée de Donald Trump. Maria Grazia Chiuri, officiant pour la maison de couture Dior, a notamment présenté un t-shirt féministe, devenu incontournable depuis : « Nous devrions tous être féministes ». D’autres professionnels ont suivi cette tendance et de nos jours, toutes les enseignes ont, dans leur collection, des petits hauts à messages.

Les créateurs se font ainsi porte-parole d’idéaux féministes reliés par un nombre important de stars de la chanson ou du cinéma.

Les slogans féministes

La couleur des t-shirts arborant des petites phrases est souvent blanche, et ce n’est pas un hasard. C’était la couleur des suffragettes et elle est devenue la teinte fétiche des mouvements féministes. C’est en effet grâce à un sac perdu que les femmes ont enfin réussi à enclencher une lutte pour leur indépendance. L’histoire est banale : une jeune femme va déclarer la perte de son sac à la police qui lui rétorque qu’elle n’en est pas la propriétaire mais que le détenteur est son mari. Nous sommes en 1903, excédée par cette remarque, Millicent Garret Fawcett créée le mouvement des suffragettes. C’est le début d’une nouvelle ère pour les femmes : droit de vote, libération vestimentaire avec l’abolition du corset et l’arrivée du smoking et de la mini-jupe et quelques années après, les slogans placardés sur les hauts.

Ces messages sont divers et variés et plus ou moins subliminaux. Les grandes marques sont plutôt sobres : « Proud to be a woman », « Surreal women », « Powerful women », « Future is female ». D’autres en français, tentent une note d’humour comme : « Oublie les pantoufles de vair, les vraies princesses sont en basket ». Certaines prennent de gros risques à l’instar de la créatrice palestinienne Yasmeen Mjalli qui rappelle simplement sur des vestes en jean ou autres vêtements : « Pas ta chérie », « Chaque rose a sa révolution » ou « La voix des femmes déplace des montagnes ».

Une créatrice qui ose

S’il en est une qui allie humour et messages forts, c’est bien Aurélia Gadeyne. Sa boutique regorge de petits trésors créés au gré de ses humeurs, de ses colères et de ses moments plus apaisés. Dernier en date, ce t-shirt orné d’un majeur levé bien haut avec la mention « De la part de la planète », résultat d’un confinement qui a donné lieu à des réflexions et à des créations. Les enfants ne sont pas en reste puisqu’un t-shirt blanc surmonté de l’inscription « Wesh gros » est à disposition des parents qui aiment l’humour.

Globe trotteuse, écologiste convaincue, rebelle, féministe et sauvage, tout ce mélange donne une ligne de vêtements et autres de caractère. Sa boutique, qu’elle qualifie de boutique nomade, présente des hauts et des accessoires aux dessins et illustrations esquissés à la main. La démarche éthique lui tient très à cœur et tous les supports, textile ou céramique, ont une empreinte écologique minimum.

Cette jeune femme crée non seulement des vêtements mais on peut aussi trouver sur son site des cartes à planter, illustrées entre autres de son célèbre « Utérus » et qui contiennent des graines de fleurs. De petits carnets, des cartes postales et de l’artprint viennent aussi agrémenter la catégorie papeterie.

Il est parfois nécessaire de rappeler que les luttes portées par les femmes sont indispensables à l’émancipation. Ainsi, les droits à disposer de leurs corps comme elles l’entendent sont maintenant largement repris sur des textiles. Aurélia Gadeyne l’a bien compris et sa verve et son culot portent haut les couleurs du féminisme.

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