Le retournement de tendance est en cours. La part des énergies renouvelables dans la consommation d'électricité ne cesse de croître : d'environ 6 % en 2000 à environ 38 % en 2018. 40 à 45 % de l'électricité consommée en Allemagne doit provenir d'énergies renouvelables d'ici 2025. Les coopératives énergétiques jouent un rôle de premier plan dans ce domaine et apportent une contribution précieuse à l'environnement et à leur région.
Stefan Scholz est président du conseil d'administration de pro regionale energie eG, basé à Diez. Nous lui avons parlé de sa coopérative énergétique et des avantages de la participation des citoyens.
M. Scholz, quand et avec quels projets la pro regionale energie eG a-t-elle débuté ?
Scholz : Notre coopérative énergétique a été fondée par six personnes en avril 2009. Depuis 2010, nous coopérons avec la Volksbanken, basée dans la région. L'objectif est de mettre le tournant énergétique entre les mains des citoyens.
Les premiers projets étaient des systèmes photovoltaïques sur des bâtiments publics ; écoles, jardins d'enfants et centres communautaires villageois. L'énergie de ces systèmes est entièrement injectée dans le réseau électrique public.
Qui participe à la coopérative énergétique et comment l'offre est-elle reçue dans la région ?
Scholz : Selon le principe de la peau d'oignon, nous impliquons, d'abord, les citoyens sur le lieu du projet. Actuellement, pro régionale énergie eG compte environ 350 membres, qui apportent environ 3 millions d'euros à la coopérative.
Outre la participation active des citoyens à la transformation du système énergétique, un autre avantage de l'énergie des citoyens est qu'une part plus importante de la valeur ajoutée reste dans la région que lorsque des promoteurs de projets externes sont à l'œuvre.
Depuis le printemps 2017, nous collaborons avec les Bürgerwerke eG dans le domaine de l'approvisionnement en électricité. Bürgerstrom est produit par de nombreux petits producteurs et est une électricité 100 % verte provenant d'Allemagne. Le mélange d'électricité provient de l'énergie hydraulique, de l'énergie éolienne et des centrales photovoltaïques.
Quelle est la contribution de la coopérative énergétique à la transformation du système énergétique ? Quelle est la contribution aux économies de CO2 ?
Scholz : "Nos systèmes photovoltaïques en toiture ont une puissance nominale de 850 kWp. Le plus grand projet est notre parc solaire. Elle a une puissance nominale de 3,5 MW, produit environ 3,5 à 3,7 millions de kWh d'électricité par an (ce qui équivaut à la consommation annuelle moyenne de 960 ménages) et permet ainsi d'économiser environ 1 700 tonnes de CO2 chaque année.
Quelle est la prochaine étape ? Est-ce que de nouveaux secteurs d'activité sont prévus ?
Scholz : Depuis l'été 2018, nous construisons des systèmes photovoltaïques pour notre propre consommation d'énergie. Nous travaillons actuellement à la mise en œuvre de la révolution de la mobilité avec notre premier projet d'eCarsharing pour une zone résidentielle (solution de voisinage). Pour notre concept, qui s'adresse aux associations de propriétaires d'appartements, aux habitants des rues, aux entreprises et aux clubs, nous avons reçu le Bürgerenergiepreis 2018 de l'association Bündnis Bürgerenergie e.V.
Les coopératives énergétiques doivent-elles surmonter des obstacles ? Si oui, quels sont les principaux obstacles ?
Scholz : L'une des forces de la coopérative est, sans aucun, doute la participation des citoyens. À partir d'un montant de 100 euros, chaque citoyen peut participer au redressement énergétique et apporter une contribution personnelle.
L'intérêt pour la participation est très élevé, mais il devient, malheureusement, de plus en plus difficile d'obtenir de nouveaux projets. Le sujet de l'énergie éolienne est particulièrement critique. En raison du dépôt à effectuer dans le cadre de la procédure d'appel d'offres et du risque lié à la planification du projet. Les procédures d'approbation prennent, désormais, jusqu'à 6 ans et plus, de nombreuses coopératives énergétiques restent à l'écart de ce sujet. Les parcs éoliens terminés sont mis en adjudication dans le cadre d'une procédure d'appel d'offres.
Les concurrents sont des banques, des compagnies d'assurance, des bureaux et des fonds privés. Il est presque impossible pour une coopérative énergétique de remporter le contrat dans cette procédure. En outre, le sujet est devenu très négatif. Une grande partie de la population est contre les centrales éoliennes, et le législateur y a également, contribué.
Que souhaitez-vous pour l'avenir ?
Scholz : Pour l'avenir, j'aimerais voir une meilleure coopération avec les municipalités de notre région et moins de réglementation par le législateur.
M. Scholz, merci beaucoup pour cette interview !